Elle apparait quelquefois spontanément ou dans le cadre d'un rhumatisme (polyarthrite), mais plus souvent après un traumatisme. Elle est caractérisée par des lésions du cartilage.
Le traitement est toujours médical d'abord: anti-inflammatoires, infiltrations articulaires de hyaluronate (visco-supplémentation), qui permet souvent d'attendre avant une opération.
Si l'arthrose fait suite à une fracture ayant entrainé une déformation, ou à une série d'entorses négligées aboutissant à une laxité grave, on peut parfois éviter le blocage, ou le retarder, en redonnant un axe correct à la cheville par des ostéotomies du tibia ou du calcaneum.
Dans certains cas, on peut envisager une prothése de cheville, si l'articulation est dans le bon axe, s'il n'y a pas eu d'infection, s'il n'y a pas de nombreuses cicatrices. Les prothèses actuelles, dites de troisième génération, sont fiables. Les études récentes montrent un taux de survie de la prothèse à 10 ans de 85 à 90%.
Toutes les prothèses s'usent avec le temps, il faut donc être prudent avant de l'envisager chez un patient de moins de 60 ans.
Il s'agit ici d'un homme de 64 ans, retraité actif.
Il n'a pratiquement aucune douleur, avec un recul de 7 ans.
Il se pose environ 500 prothèses de cheville par an en France, à comparer avec 15 000 prothèses de hanche.
Souvent, l'attitude raisonnable est de bloquer la cheville, qui est déjà très enraidie. C'est l'arthrodèse, qui implique une botte en résine pour 6 semaines et un arrêt de 3 à 4 mois. Pour améliorer les chances de consolidation (une des difficultés de cette chirurgie délicate), il peut être nécessaire d'utiliser une greffe osseuse, prélevée sur la crête iliaque ou sur le péroné.
La mobilité de l'ensemble du pied récupère progressivement, les articulations voisines venant compenser le blocage. A long terme, le résultat est bon, la marche se fait sans boiterie.