Connue souvent sous le nom "d'épine calcanéenne", c'est un motif très fréquent de consultation. On parle aussi de talalgie plantaire.
Les douleurs siègent à la plante du pied, vers le talon. Typiquement, on a mal le matin en se levant et les premiers pas sont difficiles. Puis les choses s'arrangent après un temps de dérouillage. En fin de journée, on sent la fatigue et une lourdeur dans le pied. On se repose devant la télé, et de nouveau on a très mal quand on se lève. La nuit amène un soulagement, mais pas toujours.
Tout cela est lié à la mise en tension de l'aponévrose plantaire, une toile résistante qui "fait la corde" de la voûte plantaire et l'empêche de s'affaisser (en vert sur la radio).
Vers l'avant, l'aponévrose a des attaches étalées vers les orteils.
En arrière au contraire, elle s'attache sur un point très précis du calcaneum, et c'est lui qui est douloureux. La traction sur cette attache peut entrainer sa calcification, qui prend à la radio l'aspect d'une épine (d'où le nom).
Mais ce n'est pas cette calcification qui fait mal, c'est la tension sur l'aponévrose. Il n'y a donc aucune raison d'opérer l'épine. Par contre, il faut soulager la tension, ce que le patient fait spontanément en marchant sur le bord externe du pied.
Le traitement de fond repose donc sur une semelle, qui soutient la voûte et replace le pied en bonne position. D'autant qu'on constate fréquemment un affaissement de la voûte, dans un contexte de variation hormonale (grossesse, ménopause) ou de prise de poids.
On constate très souvent une rétraction localisée de l'appareil achilléo plantaire. Elle siège sur les muscles jumeaux, qui forment le galbe du mollet. Pour des raisons variées (hauts talons, mais pas toujours), ces muscles peuvent se rétracter et entrainent une tension excessive soit sur l'aponévrose, soit sur le tendon d'Achille.
Si la rééducation spécifique ne suffit pas, il peut être indiqué de détendre chirurgicalement la partie fibreuse rigide du jumeau interne (derrière le genou) en le laissant attaché par ses fibres musculaires, et quelquefois de sectionner complètement l'aponévrose chirurgicalement pour lui permettre de cicatriser sans tension. Il faut alors prévoir une immobilisation dans un plâtre sans appui pendant 3 semaines.
Des infiltrations peuvent également être proposées.
Rarement, il peut s'agir (chez l'homme surtout), d'une forme de début d'un rhumatisme particulier.
Mise à jour 5 09 2015